Émissions radioactives : Toronto veut des normes plus strictes
Les réacteurs nucléaires canadiens sont parmi les plus grands émetteurs d’hydrogène radioactif
par Hugo Joncas
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Texte mis en ligne le 17 août 2007 à 14:17
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Émissions radioactives : Toronto veut des normes plus strictes
À cause de la remontée des eaux souterraines, les concentrations de tritium à la surface du Saint-Laurent peuvent atteindre 1 000 Bq/L, selon Hydro-Québec.Photo: Médiathèque EDF.
Émissions radioactives : Toronto veut des normes plus strictes
Les réacteurs nucléaires canadiens sont parmi les plus grands émetteurs d’hydrogène radioactif
Alors que l’Ontario s’apprête à remettre à neuf ses réacteurs nucléaires et à en construire de nouveaux, le Conseil de la santé de Toronto presse le gouvernement de la province de se doter de normes plus strictes que les règles fédérales concernant la présence d’un polluant radioactif dans l’eau potable.
Cette substance, le tritium, de l’hydrogène radioactif émis par les réacteurs, fait l’objet d’une norme de concentration dans l’eau potable rédigée par Santé Canada.
À 7 000 becquerels par litre (Bq/L), elle est près de 10 fois moins sévère qu’aux États-Unis, et 70 fois moins qu’en Union européenne !
Selon les écologistes, ce n’est pas une coïncidence. De toutes les technologies de réacteurs nucléaires en service dans le monde, les CANDU, comme ceux des centrales ontariennes et Gentilly-2, se classent parmi les pires émetteurs de tritium dans le monde.
Dans une étude réalisée en 2000, le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants compare les émissions de tritium des différents types de réacteurs dans le monde. Les résultats ne sont pas glorieux pour les réacteurs canadiens, les CANDU. Selon l’étude, ils émettent beaucoup plus de tritium que les autres technologies les plus répandues, celles à eau légère.
En 1997, les centrales de Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick, et de Gentilly-2, au Québec, occupaient les quatrième et cinquième rangs des plus grands émetteurs de tritium dans l’air, parmi les centaines de réacteurs où ces rejets sont mesurés.
En ce qui a trait aux rejets dans l’eau, Point Lepreau arrivait au deuxième rang des plus grands émetteurs de tritium.
Nouveau groupe de travail
À Port Elgin, près de la centrale Bruce B, la santé publique a enregistré le pire taux de tritium en Ontario à une prise d’eau potable, soit 31 Bq/L. Ce taux représente le double de l’objectif de santé publique de 15 Bq/L que s’est donné l’État de Californie.
Le ministère de l’Environnement de l’Ontario a formé le Groupe de travail sur le tritium pour déterminer si la province doit se doter d’une norme comparable à celle de la Californie.
En 1994, l’ancien Comité consultatif sur les normes environnementales de l’Ontario recommandait d’ailleurs au gouvernement ontarien d’adopter d’abord la même norme que la Commission européenne, 100 Bq/L, puis de s’en fixer une de 20 Bq/L à long terme.
John Steele, porte-parole du ministère de l’Environnement, affirme cependant que les concentrations moyennes de tritium dans l’eau sont inférieures à 8 Bq/L.
Au canal de rejet des eaux de Gentilly-2, la concentration de tritium dans l’eau peut atteindre 420 Bq/L. Si la norme européenne ou la cible californienne était appliquée au Québec, Gentilly-2 » pourrait donc empêcher l’utilisation de l’eau de la rive droite du Saint-Laurent pour l’approvisionnement en eau potable, et ce, plusieurs kilomètres en aval de la centrale « , mentionne le rapport d’audiences publiques portant sur l’agrandissement des installations de stockage des déchets radioactifs de Gentilly-2, publié en 2005.
À cause de la remontée des eaux souterraines, les concentrations de tritium à la surface du Saint-Laurent peuvent atteindre 1 000 Bq/L, selon Hydro-Québec.
Une approche contestée
Santé Canada défend sa norme en soutenant qu’elle est basée sur une » évaluation scientifique du risque « . Outre-Atlantique, c’est plutôt le principe de précaution qui prévaut.
Greenpeace préfère cette dernière approche. Dans une étude qu’elle a publiée en juin, Ian Fairlie, expert de l’effet des radiations sur le corps, conseille de ne pas habiter à moins de 10 kilomètres d’une centrale CANDU, au risque de s’exposer à des cancers ou des malformations congénitales.
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